Toujours plus de fonctionnaires ?

Et c’est reparti pour un tour… comme l’an dernier au cours de la même période (voir ici et pour mes interventions à cette occasion), l’INSEE vient de publier les dernières statistiques relatives à l’emploi dans la Fonction publique (pour l’année 2013). Bien entendu, cela a entraîné l’habituelle série d’articles concernant l’augmentation continue, inexorable, permanente, etc. etc. du « nombre des fonctionnaires »

ToujoursPlusRevPr

 

Reste qu’encore une fois, pour arriver à de tels titres, il faut prendre quelques libertés avec la rigueur intellectuelle… Ce qui m’a donné l’occasion d’écrire deux billets ce week end du côté de Penser/Compter :

IMG_20150427_140807« Toujours plus ! Encore Plus ! Jamais autant » (25 avril 2015) propose une petite confrontation des usages médiatiques des données de l’INSEE à une lecture des résultats eux-mêmes…

 

Extrait : « Contrats temporaires pour aider à l’insertion (principalement de jeunes très éloignés du marché du travail), emplois de non-titulaires, forte proportion de temps partiels, maintien du gel du point d’indice (voir ici et ), en attendant de nouvelles économies pour 2016… nous voici loin du tableau du “toujours plus de fonctionnaires” – le privilégiés n’est généralement que sous-entendu – qu’une partie de la presse et des acteurs politiques tente de nous dresser à chaque parution d’une note de l’INSEE sur le sujet.

Vous qui lisez ce carnet régulièrement, vous vous demandez peut-être (moi même ça m’arrive…) à quoi bon faire, encore, un billet de ce type ? Il m’a semblé s’imposer non seulement parce qu’il est toujours utile d’être un peu précis pour ne pas se limiter à “faire dire c’qu’on veut aux chiffres” (voir ici et là…), mais parce que garder en tête ces usages des chiffres produits par l’INSEE sur la Fonction publique permet de mieux comprendre certaines tendances de “l’opinion publique” ou du “sens commun” concernant les agents de la Fonction publique. » (lire le billet)

 

IMG_20150427_141016« 86 300 fonctionnaires de plus en 2013 ? Non, toujours pas… » (27 avril 2015) reviens sur un articles en particulier, celui d’Agnès Verdier-Molinié dans le Figaro Magazine

 

Extrait : « Notons d’abord le titre “83 600 fonctionnaires de plus en 2013“. Si vous avez lu le billet précédent, vous savez déjà en quoi cette affirmation, pour accrocheuse qu’elle soit, est totalement, absolument et définitivement mensongère. D’ailleurs, l’auteure prend bien soin de ne plus parler ensuite que “d’emplois publics” (lignes 3, 7, 17, 35-36, 40) ou “d’agents” ou “d’agents publics” (lignes 10, 14, 22, 32).

Reste qu’une fois enregistré le titre “FONCTIONNAIRES” en gras et en capitales, le lecteur ne retient que cela, encore des privilégiés qui vont bénéficier d’un emploi à vie… Bien entendu, vous ne trouverez ici aucune mention du fait que l’essentiel de ces emplois concerne des non-titulaires et que beaucoup correspondent à des temps partiels. » (lire le billet)

[édit. 29/04/2015] Reprise et adaptation du premier billet sur AlterEco+ : »Quand les médias dénoncent à tort la hausse du nombre de fonctionnaires » :

AlterEcoPlus_29-04-2015
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Crédit image du bandeau de une : Lambs por José Luis Hernández Zurdo en CC sur Flickr

2 réponses sur “Toujours plus de fonctionnaires ?”

  1. Bonjour

    Je suis agent public fonctionnaire à la Ville de Paris ( administratif de CAT B)

    Effectivement, je pense qu’il ne deviendra plus pertinent de parler de « fonctionnaire », à savoir un agent avec un statut spécifique travaillant dans un des trois versants de la fonction publique.
    Je pense qu’en ce moment on cherche non seulement à casser la fonction publique mais le « secteur public » ou le « service public » dans son ensemble.
    D’abord, pour les trois versants de la fonction publique, le recours à des contractuels ( vacataires, CDD, CDI) est toujours important, surtout dans la fonction publique territoriale à laquelle j’appartiens. autre phénomène, sous prétexte d’insertion professionnelle et sociale, le nombre de contrats aidés ( secteur non marchand) a augmenté de 47% dans la fonction publique territoriale entre 2013 et 2014. En fait, ils remplacent à bon compte pour les collectivités territoriales, des agents d’accueil ou des agents administratifs, il n’y a pas de sotte économie,
    La fonction publique se contractualise et les militaires professionnels ( fonction régalienne de l’Etat) connaissent depuis longtemps les contrats de 1, 3 et 5 ans.
    Le gel de l’indice, le recours massif aux emplois aidés, la précarisation, l’externalisation massive via les marchés publics, les délégations de service publics, fait que certains secteurs, comme les agents de ménage, les éboueurs, disparaissent des emplois statutaires.
    Outre, les 3 fonctions publiques, il y ce que j’appelle le parapublic, à savoir des agents avec un statut privé exerçant des missions de service public, les fameuses IEG avec EDF et ses filiales, en effet, il y a par exemple un service public de l’électricité en France
    Pole emploi et le service public de l’emploi, RATP, SNCF?la protection sociale et ses branches santé ( sécurité sociale, vieillesse, caisses de retraites, la famille avec la CAF, le logement social avec les OPHLM, les SA HLM et tous les organismes qui ne sont pas des entreprises privées pouvant se passer des subventions, prêts, cautions , si je rajoute toutes les entreprises privées dont le capital est détenu majoritairement par l’Etat par le biais de l’agence des participations de l’Etat, on se rend compte tout de même que les emplois dépendant directement ou indirectement de l’Etat et des collectivités territoriales est énorme
    Il en est de même de très nombreux centres éducatifs, foyers d’insertion, foyers de jeunes, associations qui créent des emplois et qui dépendant majoritairement des subventions accordées par les personnes morales publiques.
    Peut encore croire qu’il y ait une membrane étanche entre la sphère privée et publique??? l’exemple récent d’AREVA est symptomatique, EDF détenue à 85% par l’Etat reprend les activités maintenance des réacteurs.
    De toute façon, c’est toujours le contribuable qui paie, que ce soit l’enlèvement des ordures ménagères par véolia à Paris, que ce soit
    Il y a une baisse significative des places dans tous les concours de la fonction publique, j’ai obtenu le concours de SA à la Ville de Paris en 2005, et il y avait 45 postes, en 2015, c’est plutôt 25.
    Est ce à dire qu’en tant que fonctionnaire, j’ai un meilleur statut que mon cousin d’EDF ou mon oncle à la RATP et bien non désolé, pour des niveaux de qualification égales, la rémunération est plus faible à la Ville de Paris, il y a moins de moyens pour la formation professionnelle, pas de CE trois ou quatre étoiles, non c’est bien fini même les fonctionnaires ne sont plus des privilègiés.
    Voilà messieurs les thésards, le service public, ce ne sont pas que des fonctionnaires, loin de là, certes les emplois publics et parapublics sont trés nombreux en France parce que au delà du statut, c’est le service public qui est important en France, enfin jusque là.

    1. Merci pour votre témoignage. Je me permets une petite suggestion : à l’avenir le plus simple serait de lire le billet que vous commentez. En l’occurrence, ici, un florilège de billets publiés ça et là dont la lecture vous aurait évité, non seulement une montée de tension, mais aussi l’utilisation d’un ton péremptoire… « messieurs les thésards » vous remercient, et vous signalent que l’objet même des analyses de que vous « commentez » consiste justement à souligner le fait que « le service public, ce ne sont pas que des fonctionnaires, loin de là » et qu’il est faut de dire qu’il y a toujours plus de fonctionnaires.

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